A TRAVERS NOS FAMILLES
1855 – 1860 A ALBIAS (82) Le 16 Juillet 2005
Ses DESCENDANTS L’ALGÉRIE
Quelques dates qui ont marqué notre histoire : 1830. Quelques jours après la prise d'Alger, Charles X est
chassé de son trône.
1. Résumé de la vie d'Abdel et Kadher (1808-1883) Proclamé sultan des Arabes à 24 ans, en 1832, ce personnage mystique et homme de guerre luttera contre la France jusqu'en 1847. Malgré son échec à Oran en 1833, Abd el-Kader obtient un traité qui assure sa domination sur l'ouest du pays. Il en profite pour lancer par surprise la bataille de la Macta en 1835. Des expéditions punitives d'envergure semblent le soumettre. En 1837, Bugeaud, encore fidèle à la politique d'occupation restreinte, lui reconnaît la possession de la province d'Oran, et une partie de celle d'Alger, sauf la côte. En 1839, les Français ayant joint Constantine à Alger par le défilé des Portes de Fer, Abdel et Kadher déclare le traité violé et organise le massacre des colons dans la Mitidja. Les Français alors, sous l'autorité de Bugeaud, l'attaquent sans relâche jusqu'à la prise de la Smala par le duc d'Aumale, 1847. Les tribus se soumettent. En accord avec le sultan du Maroc, Abd el-Kader reprend les hostilités jusqu'à la défaire de 1844 à Isly. Le sultan alors lui devient hostile. Abd el-Kader se livre au général Lamoricière en décembre 1847. Il avait remporté un dernier succès contre la France à Sidi Brahim en 1846. Il est alors interné en France. Il est rendu à la liberté. Il s'installe à Damas où il vit le reste de ses jours. 2 - L’occupation restreinte Louis Philippe, préoccupé par des difficultés internes se résout à une « occupation restreinte » dont le risque est que des ennemis européens de la France viennent susciter des troubles en alimentant les poches de résistance. Le général Clauzel occupe Blida et Médéa pour rendre Alger plus sûr. Oran, Bône, Bougie, ont des garnisons françaises. Le commandement met en place des formations nouvelles : zouaves, légion, spahis, tirailleurs, chasseurs, et recrute parmi les autochtones. Les « bureaux arabes » sont chargés d'établir le contact avec les populations sur de très vastes territoires. On a vu, dès 1832, l'organisation de résistance d'Abd el-Kader. Il trouve dans le bey de Constantine un appui formidable. Leur succès contre les troupes de Trézel émeut le France qui envoie des renforts. Constantine est prise le 13 octobre 1837. L'armée française se concentre alors presque entièrement sur le combat contre Abd el-Kader et son allié le sultan du Maroc. 3 - La conquête. En 1840, Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie et dispose de 100 000 hommes. Tout est mis en œuvre par la technique des « colonnes mobiles » pour neutraliser Abd el-Kader jusqu'à sa reddition. 4- La pacification. On considère la soumission d'Abd el-Kader comme la fin de la guerre de conquête. Tocqueville, dans son rapport sur l'Algérie, préconise d'établir une distinction entre de vastes territoires Kabyles où la France exercerait sa domination tout en laissant une totale autonomie interne, et les vastes territoires entièrement soumis, acquis, peuplés, colonisés par la France. Telle n'est pas la doctrine officielle, et pourtant, c'est un peu ce qui va un temps s'établir, avec quelques accrocs. L'effort est porté sur les pays berbères. Saint Arnaud s'attaque à la Petite Kabylie (1849-1852). C'est surtout le maréchal Randon qui affirme le pouvoir de la France avec la création de Fort L'Empereur (Fort National). La pacification s'étend aussi vers le sud : occupation de Laghouat et de Touggourt (1854). A la veille de la guerre de 1870, la pacification est à peu près terminée. L'ambition de Napoléon III était de constituer à la France un grand empire formé à la fois de colonies et d'états clients : Algérie, Sénégal, Madagascar, Cochinchine. On admet que c'est sous son autorité que commence le véritable développement de l'Algérie. Il engage de nombreux Européens à émigrer. (Italie, Espagne, Grèce, Mahon, Malte, Suisse, Allemagne) Il faut noter toutefois un revirement important dans l'optique de la politique impériale après le voyage de 1860. De 1852 à 1858, Napoléon III supprime le régime civil Instauré sous la IIème République (dont il a été président) et installe un régime militaire. Il cantonne les autochtones pour faciliter la colonisation, et cependant les colons se plaignent du pouvoir militaire, et manifestent une telle hostilité qu'en 1858 Napoléon III supprime le Gouvernement Général et le remplace par un ministère de l'Algérie et des Colonies siégeant à Paris. 1860. Le voyage de Napoléon III en Algérie va bouleverser ces données. L'Empereur veut renoncer à la colonisation et promouvoir un « Royaume Arabe » inclus dans l'Empire et élevé au niveau de la métropole (lettre à Palissier de 1863) Il rétablit donc le Gouvernement Général et le régime militaire. D'où un ralentissement de la petite colonisation (4 500 nouveaux colons seulement de 1860 à 1870) et développement fulgurant de la grande colonisation capitaliste (en 1865, 25 000 hectares attribués dans la plaine du Sig à la Société de la Macta et de l 'Habra ; 100 000 hectares à la Société Algérienne dans le constantinois.) 5 - Insurrection de 1871. Domination sans colonisation. Les bureaux arabes. Les officiers français des bureaux arabes depuis 1844, ont pour rôle d'établir un lien avec le petit peuple autochtone pour assurer à la France une tutelle éclairée. Mais, à chaque poussée de rébellion, les populations françaises soupçonnent et même accusent les officiers français des bureaux d'avoir poussé au soulèvement. La défaite de 1870 et ses conséquences en Algérie. La France est écrasée par Bismarck. Chute du Second Empire. Des « clubs » formés partout règlent des comptent locaux. Gradés maltraités, humiliés (effet désastreux sur les populations autochtones). Adolfe Crémieux, un des fondateurs de l' « Alliance Israélite Universelle » est nommé ministre de la Justice dans le gouvernement de Défense Nationale. Il fait adopter le « décret Crémieux » attribuant la nationalité française aux Juifs d'Algérie (1870) Gifle pour les autochtones qui se voient passer sous la tutelle de ceux qu'ils avaient toujours tenus à mépris. L'action de ce ministre ne se limite pas à cela, hélas ! Il qualifie d' « antinationale » la politique des bureaux arabes. Et par une loi, il soumet les officiers à un conseil de guerre en cas de mouvement insurrectionnel des autochtones : humiliation suprême pour ces officiers. Nouvelle humiliation pour les grands chefs,
Crémieux promet
de distribuer aux fellahs les terres qu'ils cultivent. Or, ces terres,
comme le veut la coutume, appartiennent aux grands chefs à qui
les fellahs, indifférents aux générosités
de Le fils d'Abed el Kader veut lancer le Djihad, mais il est vigoureusement contredit par son père, et il échoue dans sa tentative. Cependant, tout est prêt pour qu'éclate l'insurrection, à laquelle finit par adhérer le Bachagha El Mokrani. C'est une guerre qui s'étend sur la plus grande partie du territoire, et jusqu'aux portes d'Alger, dans le pire moment où la guerre civile éclate en France entre le gouvernement de Défense Nationale, et celui des Versaillais. L'armée française d'Algérie, sévèrement ponctionnée pour prêter main forte à la défense de la France contre la Prusse, est plus au moins renvoyée en Algérie. La grande insurrection de 1870 a duré 9 mois. Le bachagha El Mokrani y trouve la mort le 5 mai 1871. Tout rentre dans l'ordre accoutumé.
Alger Lorsque le général de Bourmont prend pied en Algérie, il trouve une terre le plus souvent en jachère ou maquis ; les marécages envahissent jusqu’aux abords des villes. L'habitat des villes est « entassé, souvent malsain, peu propice à l'hygiène. » En 1843, pour 94 hommes tués aux combats, plus de 4 600 meurent de maladie. Cela fait naître, dans l'esprit de bien des gouvernants, l'idée d'un abandon de la conquête. On remarque que les fièvres pernicieuses frappent d'abord les troupes cantonnées dans les régions marécageuses, à l'est d'Alger, alors que celles installées sur les hauteurs ne sont pas atteintes. On dit que le mauvais air (mala aria = malaria) engendre les fièvres. En France, on n'adopte pas ce mot italien, mais celui de paludisme (marais = palus, palu dis en latin.) Ces fièvres sévissent tant dans l'Algérois que dans le Constantinois ou dans l'Oranais. Deux médecins s'illustrent dans ce combat meurtrier: François Maillot et Alphonse Laveran. François Maillot. Bône (1834-1836) Avant d'évacuer la ville, les troupes du bey de Constantine l'ont dévastée. Les marais la cernent. Les Français sont installés dans les pires conditions d'hygiène. L'épidémie de fièvres sévit de façon effrayante. En 1833, du 15 juin au 15 août, la garnison a perdu plus d'un homme sur trois. On soigne déjà le paludisme à la quinine, mais selon des méthodes imprécises et à trop petites doses. La diète, les purgations, les saignées, couramment pratiquées, entraînent plus de morts que de guérisons. En février 1834, le médecin major François Maillot est nommé médecin chef à l'hôpital de Bône. Il révolutionne le traitement du paludisme, multipliant par 5 les doses de quinine, soit un traitement de 1,2 à 2 g par jour. Et surtout, il ordonne que le traitement soit administré dès les premiers symptômes. A Bône, en 1835, on ne déplore à l'hôpital qu'un seul décès pour 27 entrants. D'autres médecins s'opposent ouvertement à François Maillot malgré l'évidence de ses succès. Toutefois, ses mérites et ses talents sont reconnus. Hôpital, rues, écoles, ont porté son nom.
Nous sommes aux débuts de la IIIème République. Les découvertes de Pasteur ont bouleversé l'approche des maladies infectieuses et contagieuses. Laveran est un des ses élèves. Dans sa communication à l'Académie de médecine, il annonce qu'il a découvert l'agent causal du paludisme. Dés 1884, Laveran affirme que c'est le moustique qui constitue l'agent vecteur de cette maladie. Des paludologues italiens montrent alors que seuls les moustiques du genre « anophèles » transmettent ce mal. Laveran multiplie ses travaux. Sa découverte de l'hématozoaire du paludisme et ses recherches sur les protozoaires pathogènes lui acquièrent une autorité et un prestige incomparables. Il crée la Société de pathologie exotique. Il reçoit de nombreux honneurs. Admission à l'Académie de médecine en 1893. Admission à l'Académie des sciences en 1901. Prix Nobel de médecine en 1907. Les maladies oculaires Dès l'arrivée du corps expéditionnaire, les médecins constatent les graves dégâts causés par les maladies oculaires dans les populations autochtones. Très nombreux cas de cécité. En fait, tout le bassin méditerranéen en est atteint. Avant l'ère pastorienne, on ignorait l'origine microbienne des ophtalmies et on confondait le trachome et les autres conjonctivites. La contagion de l'ophtalmie catarrhale et autre ophtalmie purulente ne fut admise qu'au congrès d'ophtalmie de Bruxelles en 1857. Les médecins soignent non sans résultats avec des collyres astringents et cautérisent les granulations au nitrate d'argent. Il faut relever, en cette ère pré pastorienne, le nom de Cuignet qui fonde en 1865 une polyclinique à Babel Oued pour inciter la population à profiter de l'expérience acquise dans le diagnostic et le traitement des maladies des yeux. En 1872, Cuignet publie L'ophtalmie algérienne qui restera de longues années durant la bible des jeunes officiers de santé arrivant en Algérie. L'ère pastorienne fera faire des progrès décisifs aux études sur l'ophtalmie et permettront d'individualiser le trachome. La connaissance de l'affection, son traitement, sa prévention, vont à cette époque faire reculer la maladie. Les grands progrès se font au XXème siècle avec des mesures de prophylaxie étendues et mieux adaptées. Enfin l'arrivée des antibiotiques soulage de la crainte terrible de ces dangereuses affections. Les problèmes de peuplement Les villes ont la faveur des immigrants La colonisation française, dès le début, fut surtout urbaine. On note qu'on « trouvait à Alger, dès le mois de janvier 1831 à satisfaire à peu près tous les besoins de la vie européenne. » Cela est bientôt vrai de toutes les villes portuaires, puis des villes de l'intérieur. En 1835 il y a déjà à Alger 3 205 Français pour 1835 Espagnols, l'élément étranger le plus important (Les Espagnols ont occupé Oran pendant près de trois siècles.) Cette attraction de la cité s'exerce sur toutes les catégories du corps social, tous les ouvriers, les petits métiers, les boutiquiers, les fonctionnaires recrutés essentiellement en métropole, soldats du contingent qui se marient sur place... Peupler les campagnes De nombreux agriculteurs, petits paysans installés, se retrouvent en situation d'échec et la colonie souffre d'un déficit de colons. Quelques chiffres pour évoquer la réduction de la population rurale française agricole en Algérie : en 1853 20 000 personnes ; en 1901 415 000 personnes; en 1903 125 000 personnes. Il est donc très difficile de fixer les agriculteurs trop peu nombreux pour assurer à la colonie une classe paysanne nombreuse. Ce sont les concessions destinées à former des villages qui sont le meilleur instrument de l'implantation française. Boufarik date de 1836. Le premier plan de colonisation officiel est de 1842. Dans certains cas, pour attirer les immigrants, on fait miroiter des avantages qui seront plus ou moins tenus. En 1848 on crée d'un coup 42 villages en promettant aux futurs colons, outre une concession, une maison d'habitation en maçonnerie, des instruments agricoles, des semences, du bétail, et des subventions alimentaires pendant 3 ans. Alors, 16 convois déversent sur le sol algérien 13 000 individus. En 1848 les colons sont accueillis dans des baraques en bois sans confort, la promiscuité, les sols envahis de palmiers nains et de jujubiers, une administration militaire sourcilleuse, la sécheresse, les sauterelles, et en 1849 une épidémie de choléra. Il fallait compter que la moitié seulement des personnes installées resteraient à demeure. Un exemple d'immigration : les Italiens en Algérie Dès le début de la conquête de nombreux aventuriers débarquent en Algérie : Français, mais aussi Espagnols, italiens, Allemands. Ils viennent encore d'Irlande, de Grèce, de Hongrie, de Russie, de Pologne, de Suède, d'Angleterre. En 1886, toutes nationalités confondues, ils sont 210 000 étrangers pour 220 000 Français. Penons l'exemple des italiens. Les Italiens n'ont pas cessé de débarquer sur les côtes sud de la Méditerranée. Ils sont 1 000 environ en 1833 et 50 000 en 1889 avant la loi de naturalisation automatique. Puis leur nombre décroît, puisqu'ils sont devenus Français, sans que le flux migratoire s'atténue, jusqu'en 1918. Les Italiens sont peu attirés par l'Oranie (adorée des Espagnols). Pour eux, le Constantinois demeure la zone attractive par excellence. Bône reste l'enclave italienne du département puisque 6 000 italiens y demeurent. L'importance de la migration italienne est fonction de l'énorme demande de chantiers de travaux publics qui ont couvert l'Algérie à cette époque. Après la stagnation migratoire au début du règne de Napoléon III, la décennie 1860-1870 qui voit la mise en place de la politique des grands travaux suscite la relance active du flux migratoire. Les métiers exercés par les Italiens Les Italiens sont pêcheurs, maçons, tailleurs de pierre, terrassiers, manœuvres, mineurs. Ils arrivent en Algérie avec leur savoir faire. D'après une statistique italienne datant de 1882 sur 100 immigrants italiens en Algérie on compte 33 maçons et cordonniers et, à la même date, le consul d'Italie à Alger affirme : « Les immigrants italiens, sous la direction d'ingénieurs français, ont construit en Algérie 2 000 km de routes nationales ; 1 700 km de routes départementales ; 800 km de voies ferrées ». Les conditions de vie sont inhumaines. Les ouvriers sont parqués dans des habitats insalubres construits en branchages et en terre dans lesquels ils sont exposés aux intempéries. Mais les sociétés minières qui les emploient et les exploitent en grand nombre, sont-elles sensibles à leurs conditions de logement d'hygiène, de contingences morales ? Exemple de l'implantation d'une ville : Bordj Bou Arreridj 1839 Après avoir franchi le passage redoutable des Portes de Fer (en Arabe « Biban ») l'armée bivouaque près des sources d'Aïn Bou Arreridj. La configuration des lieux se prête depuis l'Antiquité à l'établissement d'une place forte. C'est ainsi que les différents envahisseurs ont construit les uns sur les ruines des autres. A l'arrivée de l'armée française le fortin délabré abandonné par les Turcs ainsi qu'une petite cité romaine déserte servent de poste à des coupeurs de route. 1841 Bordj Bou Arreridj est un poste militaire. Le lieutenant général Négrier fait cesser la terreur inspirée aux populations locales par le kalifa d'Abd el Kader et y restaure l'autorité d' et Mokrani. Alors, le poste de Bordj Bou Arreridj est véritablement installé. 300 hommes du 3ème bataillon d'Afrique sont laissés pour la restauration et la sécurité : infirmerie, magasins et logements d'officiers. 1846 Arrivée des premiers colons. Bordj Bou Arreridj est devenu chef lieu d'un cercle militaire de la subdivision de Sétif avec un fortin-caserne autour duquel viennent se grouper les premiers colons ou commerçants qui avaient suivi l'armée et se trouvaient sur place dans une situation précaire. Deux ans plus tard, c'est la grande arrivée des piémontais, constructeurs de ponts, viaducs et tunnels. Ils sont dirigés vers Sétif, Bordj Bou Arreridj, les Portes de Fer. Les familles Grupallo et Gilardi s'y installent à partir de 1855. En 1877 s'installe Pierre Magnani. En 1895, Jules Hugonnot. En 1897 Joseph-Bernard Gilardi est conseiller municipal de Bordj Bou Arreridj, et en 1903 Pierre Ackermann en est 1er adjoint. Exemple de l'installation d'une famille alsacienne à Bordj Bou Arreridj Jean Antoine Ackermann, maître tisserand né à Oberbruck
le 14.04.1807, marié et père de famille, rêve,
sur la foi de beaux récits, de s'installer en Amérique,
jusqu'au jour où il prend connaissance de cette publication
: « La France est maintenant bien installée en Algérie.
Il ne faut pas suivre l'exemple des premiers partis pour la colonie
et qui sont en échec. Il faut partir avec au moins 2 000 francs
or. Avoir une excellente santé, être capable de travailler
la terre, allé de l'avant, avoir un tempérament de chef. » Nos Alsaciens progressent lentement le long des routes en construction auxquelles à cette époque ne travaillent que des Européens, à l'exclusion de tout autochtone. Après avoir passé les Portes de Fer, lieu brûlant de soleil, Jean Antoine et sa famille finissent par cultiver les terres desséchées et les rendre productives. Parfois, trop peu aidés par l'administration, ils menacent de partir pour l'Amérique, mais au fil du temps, ce pays est devenu le leur. L'autorité supérieure a accepté la fondation d'une ville, ils la construisent. Pour ses bons et loyaux services, Jean Antoine eut la satisfaction de voir son nom donné à un faubourg de la nouvelle ville : Bordj Bou Arreridj. Il y meurt en 1880. Sa fille Catherine a épousé le lieutenant Paulet, qui sera considéré comme un héros dans sa communauté (Légion d'honneur en 1872). Héroïsme à Bordj Bou Arreridj Avant l'insurrection, Pierre Ackermann reçoit en confidence l'avertissement suivant de son voisin autochtone : les Français sont en danger dans les fermes isolées. Qu'il parte un temps avec femme et enfants et lui confie ses troupeaux le temps qu'il faudra. Pierre Ackermann suit le conseil et rentre dans Bordj Bou Arreridj. Le 16 mars au matin, au milieu des you-yous et de la plus dangereuse fantasia El Mok rani se lance à l’assaut du village défendu par des tranchées et des barricades (peu de munitions). Cette défense ne peut tenir longtemps. Pendant que les fermes et les meules alentour brûlent, on organise l'évacuation du village et tous s'enferment dans le « bordj ». Dans la nuit, on envoie trois spahis dans trois directions pour appeler à l'aide des renforts de Sétif. Les assiégés vivent des jours terribles. Peu d'eau, peu de vivres, peu de munitions. Angoisse de ceux qui préfèrent se donner la mort plutôt que de subir des vainqueurs exaltés. Pierre Akermann met de côté un nombre de balles égal aux nombres de membres de sa famille, s'il faut finir dignement. Les différentes attaques font des morts mais le bordj résiste. Les renforts n'arrivent pas. On entend des bruits sourds qui révèlent que les rebelles creusent des galeries pour pénétrer dans le bordj. Les assaillants s'activent et font exploser un baril de poudre. Mal dirigée, l'explosion souffle la galerie sans écorner le pied du mur. Le 25 dans la soirée les défenseurs remarquent que le siège est discrètement levé. Le 26 au matin, 3 coups de canon annoncent l'arrivée de la colonne de Sétif. Le 27, les civils sont évacués. Le calme revenu, Pierre Ackermann retrouve
son ami et voisin à qui
il a confié son troupeau. Ce voisin lui montre alors avec fierté son
bétail et les petits animaux nés en ce printemps.
Justine Rose née à BIOGLIO (Italie)
en 1844 Elle aura 2 enfants : Jacques né le 12 02 1864 à BBA
et Dcd le même jour Décès accidentel d’Amédé Ferdinand le 18 01 1865 à BBA Veuve très jeune elle se remarie avec Joseph Bernard GILARDI son beau-frère Elle aura 4 enfants : Gondine (épouse
AKERMANN)
Justine Rose GRUPALLO à l’origine des 4 familles MAGNANI AKERMANN HUGONNOT et GILARDI
A TRAVERS NOS FAMILLES
1855 – 1860 A ALBIAS (82) Le 16 Juillet 2005
Ses DESCENDANTS L’ALGÉRIE
Quelques dates qui ont marqué notre histoire : 1830. Quelques jours après la prise d'Alger, Charles X est
chassé de son trône.
1. Résumé de la vie d'Abdel et Kadher (1808-1883) Proclamé sultan des Arabes à 24 ans, en 1832, ce personnage mystique et homme de guerre luttera contre la France jusqu'en 1847. Malgré son échec à Oran en 1833, Abdel-Kadher obtient un traité qui assure sa domination sur l'ouest du pays. Il en profite pour lancer par surprise la bataille de la Macta en 1835. Des expéditions punitives d'envergure semblent le soumettre. En 1837, Bugeaud, encore fidèle à la politique d'occupation restreinte, lui reconnaît la possession de la province d'Oran, et une partie de celle d'Alger, sauf la côte. En 1839, les Français ayant joint Constantine à Alger par le défilé des Portes de Fer, Abd el-Kader déclare le traité violé et organise le massacre des colons dans la Mitidja. Les Français alors, sous l'autorité de Bugeaud, l'attaquent sans relâche jusqu'à la prise de la Smala par le duc d'Aumale, 1847. Les tribus se soumettent. En accord avec le sultan du Maroc, Abd el-Kader reprend les hostilités jusqu'à la défaire de 1844 à Isly. Le sultan alors lui devient hostile. Abd el-Kader se livre au général Lamoricière en décembre 1847. Il avait remporté un dernier succès contre la France à Sidi Brahim en 1846. Il est alors interné en France. Il est rendu à la liberté. Il s'installe à Damas où il vit le reste de ses jours. 2 - L’occupation restreinte Louis Philippe, préoccupé par des difficultés internes se résout à une « occupation restreinte » dont le risque est que des ennemis européens de la France viennent susciter des troubles en alimentant les poches de résistance. Le général Clauzel occupe Blida et Médéa pour rendre Alger plus sûr. Oran, Bône, Bougie, ont des garnisons françaises. Le commandement met en place des formations nouvelles : zouaves, légion, spahis, tirailleurs, chasseurs, et recrute parmi les autochtones. Les « bureaux arabes » sont chargés d'établir le contact avec les populations sur de très vastes territoires. On a vu, dès 1832, l'organisation de résistance d'Abd el-Kader. Il trouve dans le bey de Constantine un appui formidable. Leur succès contre les troupes de Trézel émeut le France qui envoie des renforts. Constantine est prise le 13 octobre 1837. L'armée française se concentre alors presque entièrement sur le combat contre Abd el-Kader et son allié le sultan du Maroc. 3 - La conquête. En 1840, Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie et dispose de 100 000 hommes. Tout est mis en œuvre par la technique des « colonnes mobiles » pour neutraliser Abd el-Kader jusqu'à sa reddition. 4- La pacification. On considère la soumission d'Abd el-Kader comme la fin de la guerre de conquête. Tocqueville, dans son rapport sur l'Algérie, préconise d'établir une distinction entre de vastes territoires Kabyles où la France exercerait sa domination tout en laissant une totale autonomie interne, et les vastes territoires entièrement soumis, acquis, peuplés, colonisés par la France. Telle n'est pas la doctrine officielle, et pourtant, c'est un peu ce qui va un temps s'établir, avec quelques accrocs. L'effort est porté sur les pays berbères. Saint Arnaud s'attaque à la Petite Kabylie (1849-1852). C'est surtout le maréchal Randon qui affirme le pouvoir de la France avec la création de Fort L'Empereur (Fort National). La pacification s'étend aussi vers le sud : occupation de Laghouat et de Touggourt (1854). A la veille de la guerre de 1870, la pacification est à peu près terminée. L'ambition de Napoléon III était de constituer à la France un grand empire formé à la fois de colonies et d'états clients : Algérie, Sénégal, Madagascar, Cochinchine. On admet que c'est sous son autorité que commence le véritable développement de l'Algérie. Il engage de nombreux Européens à émigrer. (Italie, Espagne, Grèce, Mahon, Malte, Suisse, Allemagne) Il faut noter toutefois un revirement important dans l'optique de la politique impériale après le voyage de 1860. De 1852 à 1858, Napoléon III supprime le régime civil Instauré sous la IIème République (dont il a été président) et installe un régime militaire. Il cantonne les autochtones pour faciliter la colonisation, et cependant les colons se plaignent du pouvoir militaire, et manifestent une telle hostilité qu'en 1858 Napoléon III supprime le Gouvernement Général et le remplace par un ministère de l'Algérie et des Colonies siégeant à Paris. 1860. Le voyage de Napoléon III en Algérie va bouleverser ces données. L'Empereur veut renoncer à la colonisation et promouvoir un « Royaume Arabe » inclus dans l'Empire et élevé au niveau de la métropole (lettre à Palissier de 1863) Il rétablit donc le Gouvernement Général et le régime militaire. D'où un ralentissement de la petite colonisation (4 500 nouveaux colons seulement de 1860 à 1870) et développement fulgurant de la grande colonisation capitaliste (en 1865, 25 000 hectares attribués dans la plaine du Sig à la Société de la Macta et de l 'Habra ; 100 000 hectares à la Société Algérienne dans le constantinois.) 5 - Insurrection de 1871. Domination sans colonisation. Les bureaux arabes. Les officiers français des bureaux arabes depuis 1844, ont pour rôle d'établir un lien avec le petit peuple autochtone pour assurer à la France une tutelle éclairée. Mais, à chaque poussée de rébellion, les populations françaises soupçonnent et même accusent les officiers français des bureaux d'avoir poussé au soulèvement. La défaite de 1870 et ses conséquences en Algérie. La France est écrasée par Bismarck. Chute du Second Empire. Des « clubs » formés partout règlent des comptent locaux. Gradés maltraités, humiliés (effet désastreux sur les populations autochtones). Adolfe Crémieux, un des fondateurs de l' « Alliance Israélite Universelle » est nommé ministre de la Justice dans le gouvernement de Défense Nationale. Il fait adopter le « décret Crémieux » attribuant la nationalité française aux Juifs d'Algérie (1870) Gifle pour les autochtones qui se voient passer sous la tutelle de ceux qu'ils avaient toujours tenus à mépris. L'action de ce ministre ne se limite pas à cela, hélas ! Il qualifie d' « antinationale » la politique des bureaux arabes. Et par une loi, il soumet les officiers à un conseil de guerre en cas de mouvement insurrectionnel des autochtones : humiliation suprême pour ces officiers. Nouvelle humiliation pour les grands chefs,
Crémieux promet
de distribuer aux fellahs les terres qu'ils cultivent. Or, ces terres,
comme le veut la coutume, appartiennent aux grands chefs à qui
les fellahs, indifférents aux générosités
de Le fils d'Abed el Kader veut lancer le Djihad, mais il est vigoureusement contredit par son père, et il échoue dans sa tentative. Cependant, tout est prêt pour qu'éclate l'insurrection, à laquelle finit par adhérer le Bachagha El Mokrani. C'est une guerre qui s'étend sur la plus grande partie du territoire, et jusqu'aux portes d'Alger, dans le pire moment où la guerre civile éclate en France entre le gouvernement de Défense Nationale, et celui des Versaillais. L'armée française d'Algérie, sévèrement ponctionnée pour prêter main forte à la défense de la France contre la Prusse, est plus au moins renvoyée en Algérie. La grande insurrection de 1870 a duré 9 mois. Le bachagha El Mokrani y trouve la mort le 5 mai 1871. Tout rentre dans l'ordre accoutumé.
Alger Lorsque le général de Bourmont prend pied en Algérie, il trouve une terre le plus souvent en jachère ou maquis ; les marécages envahissent jusqu’aux abords des villes. L'habitat des villes est « entassé, souvent malsain, peu propice à l'hygiène. » En 1843, pour 94 hommes tués aux combats, plus de 4 600 meurent de maladie. Cela fait naître, dans l'esprit de bien des gouvernants, l'idée d'un abandon de la conquête. On remarque que les fièvres pernicieuses frappent d'abord les troupes cantonnées dans les régions marécageuses, à l'est d'Alger, alors que celles installées sur les hauteurs ne sont pas atteintes. On dit que le mauvais air (mala aria = malaria) engendre les fièvres. En France, on n'adopte pas ce mot italien, mais celui de paludisme (marais = palus, palu dis en latin.) Ces fièvres sévissent tant dans l'Algérois que dans le Constantinois ou dans l'Oranais. Deux médecins s'illustrent dans ce combat meurtrier: François Maillot et Alphonse Laveran. François Maillot. Bône (1834-1836) Avant d'évacuer la ville, les troupes du bey de Constantine l'ont dévastée. Les marais la cernent. Les Français sont installés dans les pires conditions d'hygiène. L'épidémie de fièvres sévit de façon effrayante. En 1833, du 15 juin au 15 août, la garnison a perdu plus d'un homme sur trois. On soigne déjà le paludisme à la quinine, mais selon des méthodes imprécises et à trop petites doses. La diète, les purgations, les saignées, couramment pratiquées, entraînent plus de morts que de guérisons. En février 1834, le médecin major François Maillot est nommé médecin chef à l'hôpital de Bône. Il révolutionne le traitement du paludisme, multipliant par 5 les doses de quinine, soit un traitement de 1,2 à 2 g par jour. Et surtout, il ordonne que le traitement soit administré dès les premiers symptômes. A Bône, en 1835, on ne déplore à l'hôpital qu'un seul décès pour 27 entrants. D'autres médecins s'opposent ouvertement à François Maillot malgré l'évidence de ses succès. Toutefois, ses mérites et ses talents sont reconnus. Hôpital, rues, écoles, ont porté son nom.
Nous sommes aux débuts de la IIIème République. Les découvertes de Pasteur ont bouleversé l'approche des maladies infectieuses et contagieuses. Laveran est un des ses élèves. Dans sa communication à l'Académie de médecine, il annonce qu'il a découvert l'agent causal du paludisme. Dés 1884, Laveran affirme que c'est le moustique qui constitue l'agent vecteur de cette maladie. Des paludologues italiens montrent alors que seuls les moustiques du genre « anophèles » transmettent ce mal. Laveran multiplie ses travaux. Sa découverte de l'hématozoaire du paludisme et ses recherches sur les protozoaires pathogènes lui acquièrent une autorité et un prestige incomparables. Il crée la Société de pathologie exotique. Il reçoit de nombreux honneurs. Admission à l'Académie de médecine en 1893. Admission à l'Académie des sciences en 1901. Prix Nobel de médecine en 1907. Les maladies oculaires Dès l'arrivée du corps expéditionnaire, les médecins constatent les graves dégâts causés par les maladies oculaires dans les populations autochtones. Très nombreux cas de cécité. En fait, tout le bassin méditerranéen en est atteint. Avant l'ère pastorienne, on ignorait l'origine microbienne des ophtalmies et on confondait le trachome et les autres conjonctivites. La contagion de l'ophtalmie catarrhale et autre ophtalmie purulente ne fut admise qu'au congrès d'ophtalmie de Bruxelles en 1857. Les médecins soignent non sans résultats avec des collyres astringents et cautérisent les granulations au nitrate d'argent. Il faut relever, en cette ère pré pastorienne, le nom de Cuignet qui fonde en 1865 une polyclinique à Babel Oued pour inciter la population à profiter de l'expérience acquise dans le diagnostic et le traitement des maladies des yeux. En 1872, Cuignet publie L'ophtalmie algérienne qui restera de longues années durant la bible des jeunes officiers de santé arrivant en Algérie. L'ère pastorienne fera faire des progrès décisifs aux études sur l'ophtalmie et permettront d'individualiser le trachome. La connaissance de l'affection, son traitement, sa prévention, vont à cette époque faire reculer la maladie. Les grands progrès se font au XXème siècle avec des mesures de prophylaxie étendues et mieux adaptées. Enfin l'arrivée des antibiotiques soulage de la crainte terrible de ces dangereuses affections. Les problèmes de peuplement Les villes ont la faveur des immigrants La colonisation française, dès le début, fut surtout urbaine. On note qu'on « trouvait à Alger, dès le mois de janvier 1831 à satisfaire à peu près tous les besoins de la vie européenne. » Cela est bientôt vrai de toutes les villes portuaires, puis des villes de l'intérieur. En 1835 il y a déjà à Alger 3 205 Français pour 1835 Espagnols, l'élément étranger le plus important (Les Espagnols ont occupé Oran pendant près de trois siècles.) Cette attraction de la cité s'exerce sur toutes les catégories du corps social, tous les ouvriers, les petits métiers, les boutiquiers, les fonctionnaires recrutés essentiellement en métropole, soldats du contingent qui se marient sur place... Peupler les campagnes De nombreux agriculteurs, petits paysans installés, se retrouvent en situation d'échec et la colonie souffre d'un déficit de colons. Quelques chiffres pour évoquer la réduction de la population rurale française agricole en Algérie : en 1853 20 000 personnes ; en 1901 415 000 personnes; en 1903 125 000 personnes. Il est donc très difficile de fixer les agriculteurs trop peu nombreux pour assurer à la colonie une classe paysanne nombreuse. Ce sont les concessions destinées à former des villages qui sont le meilleur instrument de l'implantation française. Boufarik date de 1836. Le premier plan de colonisation officiel est de 1842. Dans certains cas, pour attirer les immigrants, on fait miroiter des avantages qui seront plus ou moins tenus. En 1848 on crée d'un coup 42 villages en promettant aux futurs colons, outre une concession, une maison d'habitation en maçonnerie, des instruments agricoles, des semences, du bétail, et des subventions alimentaires pendant 3 ans. Alors, 16 convois déversent sur le sol algérien 13 000 individus. En 1848 les colons sont accueillis dans des baraques en bois sans confort, la promiscuité, les sols envahis de palmiers nains et de jujubiers, une administration militaire sourcilleuse, la sécheresse, les sauterelles, et en 1849 une épidémie de choléra. Il fallait compter que la moitié seulement des personnes installées resteraient à demeure. Un exemple d'immigration : les Italiens en Algérie Dès le début de la conquête de nombreux aventuriers débarquent en Algérie : Français, mais aussi Espagnols, italiens, Allemands. Ils viennent encore d'Irlande, de Grèce, de Hongrie, de Russie, de Pologne, de Suède, d'Angleterre. En 1886, toutes nationalités confondues, ils sont 210 000 étrangers pour 220 000 Français. Penons l'exemple des italiens. Les Italiens n'ont pas cessé de débarquer sur les côtes sud de la Méditerranée. Ils sont 1 000 environ en 1833 et 50 000 en 1889 avant la loi de naturalisation automatique. Puis leur nombre décroît, puisqu'ils sont devenus Français, sans que le flux migratoire s'atténue, jusqu'en 1918. Les Italiens sont peu attirés par l'Oranie (adorée des Espagnols). Pour eux, le Constantinois demeure la zone attractive par excellence. Bône reste l'enclave italienne du département puisque 6 000 italiens y demeurent. L'importance de la migration italienne est fonction de l'énorme demande de chantiers de travaux publics qui ont couvert l'Algérie à cette époque. Après la stagnation migratoire au début du règne de Napoléon III, la décennie 1860-1870 qui voit la mise en place de la politique des grands travaux suscite la relance active du flux migratoire. Les métiers exercés par les Italiens Les Italiens sont pêcheurs, maçons, tailleurs de pierre, terrassiers, manœuvres, mineurs. Ils arrivent en Algérie avec leur savoir faire. D'après une statistique italienne datant de 1882 sur 100 immigrants italiens en Algérie on compte 33 maçons et cordonniers et, à la même date, le consul d'Italie à Alger affirme : « Les immigrants italiens, sous la direction d'ingénieurs français, ont construit en Algérie 2 000 km de routes nationales ; 1 700 km de routes départementales ; 800 km de voies ferrées ». Les conditions de vie sont inhumaines. Les ouvriers sont parqués dans des habitats insalubres construits en branchages et en terre dans lesquels ils sont exposés aux intempéries. Mais les sociétés minières qui les emploient et les exploitent en grand nombre, sont-elles sensibles à leurs conditions de logement d'hygiène, de contingences morales ? Exemple de l'implantation d'une ville : Bordj Bou Arreridj 1839 Après avoir franchi le passage redoutable des Portes de Fer (en Arabe « Biban ») l'armée bivouaque près des sources d'Aïn Bou Arreridj. La configuration des lieux se prête depuis l'Antiquité à l'établissement d'une place forte. C'est ainsi que les différents envahisseurs ont construit les uns sur les ruines des autres. A l'arrivée de l'armée française le fortin délabré abandonné par les Turcs ainsi qu'une petite cité romaine déserte servent de poste à des coupeurs de route. 1841 Bordj Bou Arreridj est un poste militaire. Le lieutenant général Négrier fait cesser la terreur inspirée aux populations locales par le kalifa d'Abd el Kader et y restaure l'autorité d' et Mokrani. Alors, le poste de Bordj Bou Arreridj est véritablement installé. 300 hommes du 3ème bataillon d'Afrique sont laissés pour la restauration et la sécurité : infirmerie, magasins et logements d'officiers. 1846 Arrivée des premiers colons. Bordj Bou Arreridj est devenu chef lieu d'un cercle militaire de la subdivision de Sétif avec un fortin-caserne autour duquel viennent se grouper les premiers colons ou commerçants qui avaient suivi l'armée et se trouvaient sur place dans une situation précaire. Deux ans plus tard, c'est la grande arrivée des piémontais, constructeurs de ponts, viaducs et tunnels. Ils sont dirigés vers Sétif, Bordj Bou Arreridj, les Portes de Fer. Les familles Grupallo et Gilardi s'y installent à partir de 1855. En 1877 s'installe Pierre Magnani. En 1895, Jules Hugonnot. En 1897 Joseph-Bernard Gilardi est conseiller municipal de Bordj Bou Arreridj, et en 1903 Pierre Ackermann en est 1er adjoint. Exemple de l'installation d'une famille alsacienne à Bordj Bou Arreridj Jean Antoine Ackermann, maître tisserand né à Oberbruck
le 14.04.1807, marié et père de famille, rêve,
sur la foi de beaux récits, de s'installer en Amérique,
jusqu'au jour où il prend connaissance de cette publication
: « La France est maintenant bien installée en Algérie.
Il ne faut pas suivre l'exemple des premiers partis pour la colonie
et qui sont en échec. Il faut partir avec au moins 2 000 francs
or. Avoir une excellente santé, être capable de travailler
la terre, allé de l'avant, avoir un tempérament de chef. » Nos Alsaciens progressent lentement le long des routes en construction auxquelles à cette époque ne travaillent que des Européens, à l'exclusion de tout autochtone. Après avoir passé les Portes de Fer, lieu brûlant de soleil, Jean Antoine et sa famille finissent par cultiver les terres desséchées et les rendre productives. Parfois, trop peu aidés par l'administration, ils menacent de partir pour l'Amérique, mais au fil du temps, ce pays est devenu le leur. L'autorité supérieure a accepté la fondation d'une ville, ils la construisent. Pour ses bons et loyaux services, Jean Antoine eut la satisfaction de voir son nom donné à un faubourg de la nouvelle ville : Bordj Bou Arreridj. Il y meurt en 1880. Sa fille Catherine a épousé le lieutenant Paulet, qui sera considéré comme un héros dans sa communauté (Légion d'honneur en 1872). Héroïsme à Bordj Bou Arreridj Avant l'insurrection, Pierre Ackermann reçoit en confidence l'avertissement suivant de son voisin autochtone : les Français sont en danger dans les fermes isolées. Qu'il parte un temps avec femme et enfants et lui confie ses troupeaux le temps qu'il faudra. Pierre Ackermann suit le conseil et rentre dans Bordj Bou Arreridj. Le 16 mars au matin, au milieu des you-yous et de la plus dangereuse fantasia El Mok rani se lance à l’assaut du village défendu par des tranchées et des barricades (peu de munitions). Cette défense ne peut tenir longtemps. Pendant que les fermes et les meules alentour brûlent, on organise l'évacuation du village et tous s'enferment dans le « bordj ». Dans la nuit, on envoie trois spahis dans trois directions pour appeler à l'aide des renforts de Sétif. Les assiégés vivent des jours terribles. Peu d'eau, peu de vivres, peu de munitions. Angoisse de ceux qui préfèrent se donner la mort plutôt que de subir des vainqueurs exaltés. Pierre Akermann met de côté un nombre de balles égal aux nombres de membres de sa famille, s'il faut finir dignement. Les différentes attaques font des morts mais le bordj résiste. Les renforts n'arrivent pas. On entend des bruits sourds qui révèlent que les rebelles creusent des galeries pour pénétrer dans le bordj. Les assaillants s'activent et font exploser un baril de poudre. Mal dirigée, l'explosion souffle la galerie sans écorner le pied du mur. Le 25 dans la soirée les défenseurs remarquent que le siège est discrètement levé. Le 26 au matin, 3 coups de canon annoncent l'arrivée de la colonne de Sétif. Le 27, les civils sont évacués. Le calme revenu, Pierre Ackermann retrouve
son ami et voisin à qui
il a confié son troupeau. Ce voisin lui montre alors avec fierté son
bétail et les petits animaux nés en ce printemps.
Justine Rose née à BIOGLIO (Italie)
en 1844 Elle aura 2 enfants : Jacques né le 12 02 1864 à BBA
et Dcd le même jour Décès accidentel d’Amédé Ferdinand le 18 01 1865 à BBA Veuve très jeune elle se remarie avec Joseph Bernard GILARDI son beau-frère Elle aura 4 enfants : Gondine (épouse
AKERMANN)
Justine Rose GRUPALLO à l’origine des 4 familles MAGNANI AKERMANN HUGONNOT et GILARDI
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